Journées de la persévérance scolaire 2021

Soutenir le raccrochage scolaire des jeunes de 15 – 20 ans : un investissement pour le Québec

 

Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, Perspectives Jeunesse aimerait sensibiliser la population et le gouvernement sur l’importance de soutenir la persévérance scolaire chez les 15 à 20 ans. Cet enjeu existait bien avant la pandémie, mais la crise sanitaire aura pour effet d’en exacerber les conséquences.  Il est plus que temps d’agir. Soutenir le raccrochage scolaire des jeunes de 15 à 20 est un élément important, mais trop souvent négligé dans la lutte au décrochage scolaire.  Il s’agit d’une solution à l’importante pénurie de main d’œuvre que vit actuellement le Québec et qui nuit à son développement économique.  C’est également une mesure concrète de lutte à la pauvreté.

 

Comme le mentionne le ministère de l’Éducation sur son site Internet, 75,7 % des élèves sortant sans diplôme ni qualification étaient inscrits au deuxième cycle du secondaire au 30 septembre 2017.  Beaucoup de jeunes qui quittent l’école ont des retards scolaires. Il est raisonnable de penser que l’augmentation des échecs scolaires annoncée au cours des derniers jours, dont le fait que 31% des élèves de troisième secondaire échouent actuellement en mathématiques.

 

Pour Perspectives Jeunesse, la question que nous devons nous poser collectivement est la suivante : La société et le gouvernement remplissent-ils leurs responsabilités envers les jeunes adultes qui sont dans leur dernière année d’obligation de fréquentation scolaire ou qui ne sont plus assujettis à l’obligation de fréquentation scolaire? Avoir des acquis de première secondaire à l’âge de 17 ans ne peut pas s’expliquer uniquement par la responsabilité individuelle et les choix faits par les jeunes.  Il ne s’agit pas ici d’augmenter l’âge d’obligation de fréquentation scolaire jusqu’à 18 ans, mais bien d’offrir des services d’accompagnement individualisés qui répondent aux besoins psychosociaux et académiques de chaque jeune.  Entre le moment où un jeune intègre notre programme Plan C en soutien au retour à l’école et le moment où il retourne dans une école publique pour y terminer son diplôme d’études secondaires ou débuter un diplôme d’études professionnelles, il s’écoule en moyenne une année et demie et parfois trois ans.

 

Les conséquences de cette absence d’actions concrètes pour favoriser le retour et le maintien à l’école des jeunes de 15 à 20 ans sont immenses comme démontré dans l’étude Persévérance scolaire et conciliation études-travail une piste de solution à la rareté de main-d’œuvre.  Cette étude a été réalisée grâce à un partenariat entre Réseau réussite Montréal, La Chambre de commerce de Montréal métropolitain et Le Regroupement des cégeps de Montréal : « Au cours de sa carrière, une personne qui a fait ses études secondaires gagnera environ 500 000 $ de plus que si elle ne les avait pas terminées.  Cela représente 110 000$ en moyenne de revenu fiscaux pour l’état québécois.  Une diminution du raccrochage scolaire de 20% égalerait une perte de revenus fiscaux de 21 millions de dollars pour les gouvernements. Une augmentation du raccrochage scolaire aurait sûrement l’effet inverse.  Cette augmentation des revenus fiscaux permettrait de financer des programmes sociaux ou, pourquoi pas, faire partie de la stratégie économique post-pandémie au même titre que des mesures plus traditionnelles.